Nuit bleue, nuit blanche
J'ai suivi, hier soir, comme 16 millions de compatriotes, l'extraordinaire exploit du XV de France face aux All Blacks. Bon, je n'irai pas crier trop haut qu'il me semble qu'il y a un bel en avant dans l'avant -dernière passe de l'essai de la victoire, mais le résultat est là. Et avec lui, la liesse populaire. J'étais chez un ami, dans le rupin XVIIème arrondissement, et pourtant, au coup de sifflet final, de nombreux cris ont retenti, et très vite les klaxons. Nous décidions d'aller prendre la température aux Champs-Elysées tout proches.
A notre arrivée, la plus célèbre avenue de Paris commençait à se remplir de supporters venus fêter la victoire. Drapeaux tricolores, fumigènes, chants et danses cadensées, concert de klaxons et gyrophares des forces de l'ordre présentes sur place se mélaient dans une joyeuse cacophonie tant visuelle qu'auditive. On était quand même loin des célébrations de la coupe du monde de football de l'anéne passée, mais peut être que, la soirée avançant, les Champs se sont encore plus remplis. Quoiqu'il en soit, l'ambiance était déjà fort chaleureuse tout le long de notre descente de l'avenue.
Descente car, outre le match de l'équipe de France, c'était aussi la Nuit Blanche hier soir, et que nous avions décidé d'aller voir les animations prévues aux Tuileries. Spectacle assez surprenant en pénétrant dans les anciens jardins royaux : un certain nombre d'installations pyrotechniques emplissaient l'espace. De nombreux pots de terre, disposés en rangées le long de l'allée centrale, crachaient de vigoureuses flammes. A l'entrée, un grand lustre composé des mêmes pots de terre enflammés accueillait le visiteur. Plus loin dans l'allée, des structures métalliques sphériques portaient ces mêmes pots de terre. Au fond, entourant la fontaine la plus proche du carrousel, de grandes cheminées de métal rougeoyaient sous l'effet de la chaleur.
Toutes ces flammes dans la nuit, dans le jardin des Tuileries, m'ont évoqué spontanément une ambiance de révolution, entre 1792 et 1871. Fascination des flammes, de l'incertitude de leur ballet soumis aux caprices du vent, retour du danger et du primaire, pour une nuit, dans un quotidien de plus en plus asceptisé et rétif au rsique.
Puis nous sommes allés à la Madeleine toute proche, dans laquelle nous avons pu découvrir une installation tout aussi fascinante, et tout autant empreinte de mystère. Juchés sur des promontoires de métal eux-mêmes surmontés d'un grand tube illuminé de bleu, des hommes et des femmes se livraient à une étrange chorégraphie à l'aide, chacun, d'un autre tube bleuté. Surplombant la foule des curieux, dans l'obscurité de l'église, ces funambules tendaient de temps à autres leurs tubes éclairés vers le bas, faisant se tendre de nombreuses mains. Les élus de ces anges pouvaient alors porter le tube à l'oreille et écouter le message délivré.
Même si je n'ai pas eu la chance d'avoir pu m'attirer les bonnes grâces d'un des artistes, et donc que je suis ignorant de la teneur de leurs propos, l'oeuvre m'a également beaucoup plu. Très empreinte de symboles, la composition était à la fois originale dans la réalisation (on n'a pas souvent l'occasion de se confronter à de l'art contemporain vivant) et intriguante dans son intention. Le spectateur est invité à devenir acteur, est placé dans une posture de soumission et de désir irrépressible d'accéder à une vérité qu'il n'est pas sûr de pouvoir atteindre. On était, dans la Madeleine ce soir-là, en pleine caverne de Platon.
A notre arrivée, la plus célèbre avenue de Paris commençait à se remplir de supporters venus fêter la victoire. Drapeaux tricolores, fumigènes, chants et danses cadensées, concert de klaxons et gyrophares des forces de l'ordre présentes sur place se mélaient dans une joyeuse cacophonie tant visuelle qu'auditive. On était quand même loin des célébrations de la coupe du monde de football de l'anéne passée, mais peut être que, la soirée avançant, les Champs se sont encore plus remplis. Quoiqu'il en soit, l'ambiance était déjà fort chaleureuse tout le long de notre descente de l'avenue.
Descente car, outre le match de l'équipe de France, c'était aussi la Nuit Blanche hier soir, et que nous avions décidé d'aller voir les animations prévues aux Tuileries. Spectacle assez surprenant en pénétrant dans les anciens jardins royaux : un certain nombre d'installations pyrotechniques emplissaient l'espace. De nombreux pots de terre, disposés en rangées le long de l'allée centrale, crachaient de vigoureuses flammes. A l'entrée, un grand lustre composé des mêmes pots de terre enflammés accueillait le visiteur. Plus loin dans l'allée, des structures métalliques sphériques portaient ces mêmes pots de terre. Au fond, entourant la fontaine la plus proche du carrousel, de grandes cheminées de métal rougeoyaient sous l'effet de la chaleur.
Toutes ces flammes dans la nuit, dans le jardin des Tuileries, m'ont évoqué spontanément une ambiance de révolution, entre 1792 et 1871. Fascination des flammes, de l'incertitude de leur ballet soumis aux caprices du vent, retour du danger et du primaire, pour une nuit, dans un quotidien de plus en plus asceptisé et rétif au rsique.
Puis nous sommes allés à la Madeleine toute proche, dans laquelle nous avons pu découvrir une installation tout aussi fascinante, et tout autant empreinte de mystère. Juchés sur des promontoires de métal eux-mêmes surmontés d'un grand tube illuminé de bleu, des hommes et des femmes se livraient à une étrange chorégraphie à l'aide, chacun, d'un autre tube bleuté. Surplombant la foule des curieux, dans l'obscurité de l'église, ces funambules tendaient de temps à autres leurs tubes éclairés vers le bas, faisant se tendre de nombreuses mains. Les élus de ces anges pouvaient alors porter le tube à l'oreille et écouter le message délivré.
Même si je n'ai pas eu la chance d'avoir pu m'attirer les bonnes grâces d'un des artistes, et donc que je suis ignorant de la teneur de leurs propos, l'oeuvre m'a également beaucoup plu. Très empreinte de symboles, la composition était à la fois originale dans la réalisation (on n'a pas souvent l'occasion de se confronter à de l'art contemporain vivant) et intriguante dans son intention. Le spectateur est invité à devenir acteur, est placé dans une posture de soumission et de désir irrépressible d'accéder à une vérité qu'il n'est pas sûr de pouvoir atteindre. On était, dans la Madeleine ce soir-là, en pleine caverne de Platon.